Hydroponie et culture hors sol, les élèves sur les traces de Thomas Pesquet
Est-il possible de faire pousser des plantes dans l’espace? En suivant les traces de Thomas Pesquet, célèbre spationaute français, les élèves de 4P ont participé à un workshop scientifique inédit sur la culture hors sol en apesanteur.
La Mission Vivalys touche à son but et les expériences réalisées par les élèves deviennent de plus en plus poussées et techniques. Cette semaine, les 4P accompagnés par Galactic Chloé ont accueilli Magdalena, Gwendolyne et Mickaël, trois scientifiques du BIOTESC de la Haute école de Lucerne. Régulièrement mandaté par l’Agence spatiale européenne, c’est dans ce Centre biotechnologique d’assistance spatiale que sont validées toutes les recherches de biologie européennes menées à bord de l’ISS!
Le BIOTESC a notamment pour mission d’étudier les processus biologiques dans un environnement à faible pesanteur, comme l’évolution des muscles et du système immunitaire des astronautes, et mène aussi des recherches en hydroponie, une technique de culture hors-sol qui intéresse tout particulièrement nos élèves dans le cadre de leur mission analogue.
La démarche scientifique
Ce jeudi, ils ont ainsi débuté une expérience baptisée Ceres réalisée initialement par Thomas Pesquet à bord de l’ISS. Pendant 10 jours, les élèves vont suivre le développement des graines qu’ils ont « planté », comparer leurs résultats à ceux de l’astronaute et apprendre quels sont les effets de la micropesanteur sur la croissance végétale. Ils devront donc respecter scrupuleusement les étapes d’une démarche scientifique, à savoir: se poser des questions; faire une hypothèse; observer, rechercher et expérimenter; noter des résultats et tirer des conclusions.
Divisés en groupes, les 4P se sont donc transformés en véritables chercheurs pour cultiver quatre types de graines (lentille, moutarde, haricot mungo et radis). Pour chaque culture, ils ont préparé des supports avec différentes couches de tissu (nylon, tampons en viscose), remplaçant la terre, qu’ils ont ensuite humidifié à l’aide d’une seringue. Un indicateur d’humidité fixé dans la boîte Ceres leur permettra de maintenir un taux adéquat durant toute la durée de l’expérience.
Simuler l’apesanteur en classe
Une fois les graines et les boîtes de culture prêtes, l’élément central de cette expérimentation entre en jeu: la Random Positioning Machine (RPM). Cette technologie développée par la Haute école de Lucerne permet de simuler l’apesanteur. Spécialement construite pour réaliser des expériences en sciences de la vie, elle fait tourner aléatoirement des échantillons biologiques pour modifier leur orientation dans l’espace et éliminer ainsi l’effet de la gravité.
Jusqu’au terme de l’expérience, les élèves suivront donc l’évolution de leurs graines sur la RPM à l’aide de leur journal de bord. Les racines ou les feuilles poussent-elles? Quelle est la couleur de l’hygromètre? Peut-être rejoindront-ils les conclusions de Thomas Pesquet: en l’absence de gravité, les racines ne poussent pas vers le bas mais de manière aléatoire. Des résultats qui ont également permis de constater que cultiver et nourrir des astronautes dans l’espace est une possibilité tout à fait viable!
Le kit #CERES utilisé pour faire pousser des plantes en même temps que des jeunes sur Terre: radis, lentilles et graines de moutarde @CNES pic.twitter.com/fyshG99xZ4
— Thomas Pesquet (@Thom_astro) April 24, 2017